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Au cours de la synthèse des immunoglobulines par les plasmocytes, les chaines légères (CL) sont produites en parallèle des chaines lourdes (CH) permettant ainsi la constitution de l’Ig fonctionnelle : 2 CH identiques définissant la classe (IgG, A, M, D ou E) associées à 2 CL identiques (? ou ?).
Physiologiquement, il existe un léger excès de synthèse de CLL, et les CLL vont être éliminées par le rein. Mais en situation pathologique, du fait de la prolifération plasmocytaire, il y aura une production en excès de ces CLL :

  • Si la prolifération est POLYCLONALE (maladies auto-immunes, infections, cancers…), les CLL produites seront alors polyclonales.
  • Si la prolifération est MONOCLONALE (myélomes, amylose), un seul type de CL sera produit en excès et les CLL seront monoclonales.

Ces CLL peuvent être dosées par néphélémétrie ou turbidimétrie, ce dosage permettant de mieux appréhender le diagnostic, le suivi et le pronostic de certaines gammapathies monoclonales.
Dans l’amylose AL, le dosage sera utile pour le diagnostic, le suivi et comme critère de réponse au traitement. Dans le cadre de myélomes (à chaines légères, non sécrétants, pauci-sécrétants), plasmocytomes et maladies de dépôts de chaines légères libres, il sera plutôt utile dans le suivi de la maladie.
Le dosage se positionne comme un facteur de précocité de la réponse au traitement ou de rechutes ; l’évolution du taux de CLL serait ainsi associée à une survie à 5 ans de 88% pour les patients ayant un taux de CLL diminué de plus de 50% et de 39% pour ceux qui ont un taux de CLL diminué de moins de 50%. Les indications dans les suivis de gammapathies à Ig entière (myélomes, macroglobulinémie de Waldenström, MGUS) sont plus discutées.

Attention toutefois, le test dose les CLL totales : monoclonales ET polyclonales. Il est donc primordial d’interpréter les résultats dans leur globalité : électrophorèse, immunofixation des protéines sériques (affirmation du caractère monoclonal), afin d’adapter au mieux la démarche diagnostic et de repérer d’éventuelles interférences analytiques :

  • Risque de sous estimation par effet de zone lié à un excès d’antigène
  • Risque de surestimation en cas de polymérisation des CLL monoclonales ou de fixation à d’autres protéines (alpha1 antitrypsine).

Les recommandations préconisent le dosage en parallèle des deux CLL (? ET ?) afin d’établir un ratio CLL?/CLL? qui se pose en indicateur de monoclonalité. En effet, en cas de syndrome inflammatoire ou d’insuffisance rénale associée à une gammapathie monoclonale, on assistera à une augmentation du taux de CLL (les CLL monoclonales mais aussi de CLL polyclonales) ainsi le ratio et le delta entre le dosage des 2 CLL seront informatifs pour le suivi.

NB : Par contre il n’est PAS RECOMMANDE de réaliser le dosage des CLL URINAIRES, qui n’est en aucun cas un bon reflet de la masse tumorale ; le suivi rénal s’effectuant par le dosage de l’albuminurie, de la protéinurie des 24h, de l’électrophorèse et immunofixation des protéines urinaires.


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