Lumière sur
Tous les « Lumière sur »Eurofins Biomnis, par la technique LCMSMS de référence, veut proposer aux médecins un marqueur pertinent et informatif dans l’exploration du métabolisme de la vitamine D.
La vitamine D désigne un ensemble de composés dérivés de la structure cyclique du cholestérol dont les principaux représentants sont la 25OHD3 ou cholécalciférol et la 25OHD2 ou ergocalciférol.
- La 25OHD3 ou cholécalciférol est essentiellement d’origine endogène formée au niveau de la peau à partir des rayons UV du soleil agissant sur le déhydro cholestérol, et à moindre titre d’origine exogène, apportée par les produits d’origine animale de l’alimentation (poissons et laitages)
- La 25OHD2 ou ergocalciférol d’origine végétale est uniquement d’origine exogène apportée par les légumes et les fruits de l’alimentation.
La connaissance de la physiologie de la vitamine D s’est beaucoup développée ces dernières années, mettant à jour son rôle ubiquitaire dans l’organisme dépassant largement le domaine phosphocalcique et osseux : la vitamine D est impliquée dans des processus anti-infectieux, anti-inflammatoires, anti-tumoraux ainsi que dans les processus de protection cardiovasculaire.
Le laboratoire Eurofins Biomnis, dans un souci d’expertise biologique, vient de mettre en place le dosage de la vitamine D en technique séparative de LCMSMS (Chromatographie liquide couplée à la spectrométrie de masse en tandem) caractérisée par sa très grande qualité analytique :
- Une grande sensibilité : le seuil de quantification est 3 à 4 fois plus faible que celui des technique EIA.
- Une grande spécificité :
- Par un dosage séparé de la 25OHD2 et de la 25OHD3
Cette information présente un intérêt dans le cadre du dosage effectué lors d’une mise place ou d’un suivi par supplémentation, étant donné les très diverses formes possibles de vitamine D commercialisées (D2 ou D3) et les larges différences individuelles dans la métabolisation de ces composés.
La technique LCMSMS va permettre de doser spécifiquement les formes 25OHD3 et 25OHD2 qui aboutiront seules à la forme 1-25OHD, seule biologiquement active, écartant les nombreux métabolites précurseurs inactifs existants. Ce dosage est approprié dans l’exploration d’un bilan complet nutritionnel et la mise évidence de l’efficacité d‘un traitement vitaminique D. - Par un dosage de l’épimère C3 de la 25OHD2 et la 25OHD3
Cette information est précieuse en contexte pédiatrique : l’épimère C3 de la 25OHD2 ou de la 25OHD3 peut être présent à plus de 60 % chez le nouveau-né et le nourrisson de moins de 1 an, à cause d’une immaturité enzymatique. Cette immaturité serait principalement hépatique, impliquant la famille des cytochromes P450 (notamment CYP24, CYP27A1, CYP 27B1). Des études ont montré que l’épimérisation porte aussi sur la 1-25OHD forme active de la vitamine D. Or, l’épimère C3 de la 1-25OHD présenterait une action moins efficace sur le métabolisme calcique et la minéralisation osseuse.
- Par un dosage séparé de la 25OHD2 et de la 25OHD3
Par la technique LCMSMS, la 25OH D3 et 25OHD2 sont séparés et quantifiés, ces épimères sont individualisés et dosés et sont signalés sur le compte-rendu quand la concentration de ceux-ci est significative.
Ce renseignement peut être précieux pour le clinicien afin de comprendre par exemple une inefficacité de supplémentation vitaminique D.
Bibliographie
- Le dosage de la vitamine D : considérations pré-analytiques et analytiques, Caroline Le Goff, Ann Biol Clin 2015; 73(1) : 79-92
- Indications du dosage de la 25-hydroxyvitamine D, Jean-Claude Souberbielle, Ann Biol Clin 2016; 74(1) : 7-19
- HAS – Utilité clinique du dosage de la vitamine D – Note de cadrage – janvier 2013
- Rapport de l’HAS sur les dosages de la vitamine D, Jean-Claude Souberbielle, Presse Médicale 2014; 43 : 5-8
Article revu en Août 2017