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En Assistance Médicale à la Procréation (AMP), la conservation par congélation des embryons est réalisée en routine depuis plus de 25 ans. Après une fécondation in vitro (fécondation avec ou sans micromanipulation), les embryons qui ne sont pas transférés peuvent être congelés pour un transfert ultérieur. Ils sont ensuite décongelés pour le couple après un échec de grossesse en transfert frais ou pour une demande de nouvel enfant. La technique historique, la congélation lente, apportait des taux moyens de grossesse de 12 points inférieurs au transfert frais (16% par décongélation vs. 28% après ponction ovarienne et transfert d’embryons frais). On a longtemps attribué cette différence à une fragilité de certains embryons vis-à-vis du processus de congélation/décongélation. On sait aujourd’hui que ces résultats étaient également liés à une technique de congélation non optimale. Cette technique de congélation lente est remplacée par la technique de vitrification.

Pratiquée depuis plusieurs années en routine à l’étranger, la vitrification embryonnaire n’est autorisée en France que depuis décembre 2010. La vitrification est une technique de congélation/décongélation ultra-rapide (vitesses de refroidissement de plus de 2 000°C/minute, réchauffement plus de 10 000°C/minute). Elle aboutit en présence de fortes concentrations de cryo-protecteurs à la constitution d’un état amorphe vitreux qui évite la formation de cristaux intracellulaires. Les taux de survie embryonnaires sont très améliorés (85% vs 60% en congélation lente).

A l’Institut Rhônalpin cette technique a été proposée à l’ensemble des couples dès janvier 2013. Nous avons pu vérifier la supériorité de cette technique en la comparant à la congélation lente et observer une augmentation significative des taux de grossesses par décongélation d’embryons : 16 % avec la congélation lente vs. 32% avec la vitrification. Ainsi le nombre d’enfants nés après décongélation d’embryons a presque doublé après l’introduction de cette nouvelle technique (95 vs. 50 enfants nés en 2013 comparé à 2012).
Il faut souligner qu’il est rare dans notre spécialité d’observer une telle augmentation des taux de succès à l’arrivée d’une nouvelle technologie.

Nos travaux ont été présentés et sélectionnés en communication orale aux 20e journées de la Fédération Française d’Etude de la Reproduction (FFER), septembre 2015, Montpellier :
L’âge du blastocyste vitrifié (J5 ou J6) n’influence pas les taux de grossesses. Analyse comparée avec la congélation lente.
B. Schubert, B. Nicollet, P. Sergeant, M. Chomier, F. Robert, J. Ginon, S. Rochigneux, M.V. Sergeant, S. Baucher, M. Rodrigue et A. Force. Institut Rhônalpin, laboratoire Biomnis, clinique du Val d’Ouest, LYON.


 

Bibliographie

  • 31e congrès de la Société Européenne de Reproduction Humaine et Embryologie (ESHRE), juin 2015, Lisbonne Blastocysts vitrification during 2 consecutive years : before and after its start. Significant delivery rate increase within the first year. A. Force, B. Nicollet, M. Chomier, P. Sergeant, M. Lescaille, S. Rochigneux, F. Robert, J. Ginon, M.V. Sergeant, S. Baucher and B. Schubert. Institut Rhônalpin, laboratoire Biomnis, clinique du Val d’Ouest, LYON. Hum. Reprod. (2015) 30 (suppl 1): i337.
  • 28e congrès de la Société Européenne de Reproduction Humaine et Embryologie (ESHRE), juillet 2012, Istanbul : O-156: Thawed?blastocysts transfer: outcome according to the day of cryopreservation, day 5 or 6. A. Force, B. Schubert, M. Chomier, P. Sergeant, M. Lescaille, S. Rochigneux, F. Chassagnard, J. Rollet, F. Robert, S. Baucher, M.V. Sergeant, J. Ginon, M. Rodrigue and B. Nicollet. Institut Rhônalpin, Laboratoire Biomnis, Clinique du Val d’Ouest, LYON. Hum. Reprod. (2012) 27 (suppl 2): ii59-ii61 doi:10.1093/humrep/27.s2.42. http://humrep.oxfordjournals.org/content/27/suppl_2/ii59.2.abstract