Ce contenu présente les toxicités tardives les plus fréquentes observées après une radiothérapie du cancer de la prostate. Ces effets secondaires incluent :
- Troubles urinaires chroniques : pollakiurie, dysurie, hématurie, sténose urétrale.
- Rectite radique chronique : inflammation persistante du rectum, provoquant douleurs et saignements.
- Douleurs pelviennes : souvent liées à l’irritation des tissus irradiés.
- Dysfonctionnement érectile : altération de la fonction sexuelle à moyen et long terme.
La personnalisation du traitement est possible grâce à :
- L’utilisation de techniques modernes comme l’IMRT (modulation d’intensité) et l’IGRT (radiothérapie guidée par l’image).
- Le recours au test NovaGray RILA Prostate®, validé cliniquement pour prédire les toxicités urinaires et digestives.
Ce test permet d’évaluer la radiosensibilité individuelle et d’adapter les protocoles en conséquence. Le contenu s’appuie sur les recommandations de la SFRO et sur des études cliniques récentes pour proposer une prise en charge personnalisée et sécurisée.
Types de toxicité, facteurs prédictifs et prévention personnalisée
Le traitement du cancer de la prostate localisé repose en grande partie sur la chirurgie et la radiothérapie externe, en monothérapie ou combinée à une hormonothérapie. Malgré les améliorations techniques, des toxicités tardives urinaires, digestives et sexuelles demeurent possibles (près de 10% des patients), impactant la qualité de vie à long terme (Barnet et al., 2009 ; Bentzen et al., 2010).
Cette page présente les principales complications tardives post-radiques, leurs facteurs de risque et les mesures préventives recommandées, en s’appuyant sur la littérature récente et les recommandations de la Société Française de Radiothérapie Oncologique (SFRO) (Lapierre A et al., 2022).
Principales toxicités tardives
Dans le cancer de la prostate, les complications à la suite d’une irradiation de la prostate sont dominées par des troubles urinaire, digestif et sexuel. La rectite radique chronique, résultant d’une inflammation prolongée de la muqueuse rectale, peut provoquer rectorragies et douleurs. La dysfonction érectile touche une proportion significative des patients, affectant la vie sexuelle à moyen et long terme. Par ailleurs, la brachythérapie ou curiethérapie peut également provoquer des toxicités urinaires spécifiques et des troubles érectiles, bien que la technique permette une meilleure conservation des tissus sains.
Toxicités urinaires :
- Symptômes irritatifs : pollakiurie, dysurie, impériosités
- Complications obstructives : sténose urétrale, rétention
- Hématurie macroscopique tardive
- Prévalence des toxicités urinaires grade ≥2 : 10–20 % selon les cohortes
Toxicités digestives :
- Rectorragies post-radiques (rectite actinique)
- Troubles du transit : diarrhée, ténesme
- Douleurs pelviennes chroniques
- Prévalence des toxicités digestives grade ≥2 : 8–15 % (Nikitas et al., 2025)
Facteurs de risque identifiés
Les facteurs prédictifs de toxicités tardives sont :
Paramètres dosimétriques :
- Volume rectal et vésical irradié
- Dose maximale aux organes à risque
Techniques de radiothérapie :
- Supériorité de l’IMRT (radiothérapie par modulation d’intensité) et de l’IGRT (radiothérapie guidée par l’image) par rapport à la 3D-CRT (Three-Dimensional Conformal Radiation Therapy) pour la réduction des toxicités (Michalski et al., 2018)
Facteurs individuels :
- Âge avancé
- Comorbidités (troubles urinaires pre-existants, diabète, troubles vasculaires)
- Antécédents de chirurgie prostatique
- Radiosensibilité intrinsèque pouvant être évaluée notamment par un test biologique prédictif
Prévention et stratégie d’adaptation
Afin de prévenir les toxicités tardives relatives à un cancer de la prostate traité par radiothérapie, plusieurs stratégies peuvent être mise en œuvre :
Optimisation technique :
- Recours systématique à l’IMRT et à l’IGRT
- Dispositifs de déplacement rectal (spacer, ballons) pour réduire la dose au rectum
- Contrôle vésical et rectal à chaque séance
- Adaptation du volume et notamment irradiation ou pas des aires ganglionnaires
Adaptation individuelle :
- Adaptation du fractionnement et du volume irradié
- Orientation vers la prostatectomie lorsque cela est possible, chez les patients à risque élevé
- Surveillance renforcée chez les patients à risque élevé
Tests prédictifs :
- Identification des patients à risque élevé de toxicité sévère avant initiation de la radiothérapie par un test biologique prédictif
- Intérêt démontré pour les toxicités urinaires et digestives (Riou et al., 2024)
Données chiffrées
- Le risque de toxicités urinaires ≥ grade 2 après radiothérapie est de 10–20 % à 5 ans selon les cohortes
- Le risque de toxicités digestives ≥ grade 2 après radiothérapie est de 8–15 % à 5 ans selon les cohortes
- L’IMRT permet de réduire de 30–50 % les toxicités digestives vs 3D-CRT (Michalski et al., 2018)
- Le risque d’apparition de toxicités tardives est augmenté en cas de score RILA bas (< 15% pour la prostate) (Riou et al., 2024)
Les toxicités tardives de la radiothérapie de la prostate, bien qu’atténuées par les techniques modernes, restent une réalité clinique. L’identification des patients à risque élevé, via les facteurs cliniques et biologiques comme le test NovaGray RILA®, permet d’individualiser les protocoles et d’améliorer la qualité des soins et de vie des patients.
