Maladie à tiques : La babésiose | Eurofins Biomnis

La babésiose est une infection due à un protozoaire Babesia spp. Elle est souvent asymptomatique chez les sujets immunocompétents ou entraîne une maladie ressemblant au paludisme avec fièvre et anémie hémolytique, mais elle peut être grave chez les patients splénectomisés ou immunodéprimés.

Epidémiologie - Etiologie

La maladie est surtout prévalente aux Etats-Unis où 2358 cas ont été rapportés en 2017. Des cas sporadiques ont aussi été rapportés en Europe, en Asie, en Afrique, en Australie et en Amérique du Sud.

La babésiose est due à une infection par Babesia : B. microti (endémique en Amérique du Nord), B. duncani, B. divergens (plus fréquente en Europe) et B. venatorum. Les rongeurs constituent le réservoir naturel principal de la maladie. Les tiques se contaminent lorsqu’elles parasitent des rongeurs infectés et la babésiose est transmise à l’homme le plus souvent par la morsure d’une tique infectée, Ixodes scapularis (aux Etats-Unis) ou Ixodes ricinus (en Europe), entre le début de l’été et la fin de l’automne. Le parasite peut aussi être transmis à l’homme par transfusion sanguine ou, rarement, par voie transplacentaire.

Babesia parasite les hématies au sein desquels il prend une forme de poire, d’où l’intérêt des frottis sanguins examinés au microscope optique pour le diagnostic.

Manifestations cliniques

La plupart des patients immunocompétents sont asymptomatiques ou présentent une maladie légère à modérée. Les signes débutent habituellement entre une et quatre semaines après une morsure par une tique infectée, ou entre une semaine et six mois après une transfusion par du sang contaminé. Les symptômes les plus fréquents sont une fièvre, parfois élevée, une sensation de malaise et une fatigue. Les autres manifestations sont des frissons, sueurs, céphalées, myalgies, arthralgies, de la toux, des nausées et une anorexie.

Les symptômes durent habituellement d’une à deux semaines, hormis la fatigue qui peut persister plusieurs mois.

Chez des sujets immunodéprimés, splénectomisés ou âgés, l’infection peut être plus sévère et nécessiter une hospitalisation. Les complications sont une hépatosplénomégalie avec ictère, une anémie hémolytique, une thrombopénie et parfois une coagulopathie intravasculaire disséminée, un syndrome de détresse respiratoire aigüe, voire une insuffisance cardiaque, hépatique ou rénale, pouvant conduire au décès.

Diagnostic

Le diagnostic de babésiose doit être évoqué chez des patients présentant une maladie fébrile non-expliquée, résidant ou ayant voyagé récemment dans une région endémique pour Babesia, ou ayant reçu une transfusion sanguine au cours des six derniers mois.

Le diagnostic de confirmation repose sur une PCR sanguine ou la mise en évidence du parasite sur un frottis sanguin coloré au May Grünwald Giemsa : les parasites intra-érythrocytaires apparaissent ronds, ovales ou en forme de poire, avec un cytoplasme bleu et une chromatine rouge.

La PCR est particulièrement utile en cas de parasitémie faible ou de doute diagnostique. Elle permet notamment de différencier Babesia d’un Plasmodium et d’identifier l’espèce (a minima de distinguer B. microti et B. divergens/venatorum selon la technique utilisée). Le suivi de la parasitémie par PCR n’est pas indiqué chez les patients asymptomatiques immunocompétents.

La sérologie utilise une technique d’immunofluorescence ; elle permet d’évoquer un contact avec le parasite, mais n’a pas d’intérêt en cas de suspicion diagnostique, car les anticorps peuvent persister dans le sang pendant un an, voire plus, après la résolution de l’infection, avec ou sans traitement. Si un patient est dépisté par un test sérologique positif, il est recommandé de confirmer l’infection à Babesia par l’examen d’un frottis sanguin ou une PCR, avant d’envisager le traitement.

Prise en charge et traitement

Le traitement de la babésiose non compliquée repose sur l’atovaquone et l’azithromycine, pendant sept à dix jours chez le sujet immunocompétent (souvent prolongé chez l’immunodéprimé). L’alternative est une association de clindamycine et de quinine.

La prévention repose sur l’utilisation de vêtements protecteurs et de répulsifs anti-tiques.

Le pronostic est excellent chez les patients immunocompétents, mais varie selon l’état du patient.

Le spectre des maladies transmises par les tiques s’accroît avec l’avancée des connaissances. La maladie de Lyme est la plus fréquente de ces maladies en Europe ; néanmoins, devant une « maladie de Lyme atypique », il convient d’évoquer d’autres pathogènes transmis par les tiques.

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