Les pesticides sont-ils cancérigènes ? | Eurofins Biomnis
Les effets des pesticides sur la santé humaine sont de plus en plus étudiés, et parmi les risques les plus alarmants figure leur potentiel cancérogène. En effet, certains pesticides sont associés à un risque accru de développement de cancers, en particulier pour les agriculteurs, les jardiniers et les travailleurs agricoles manipulant fréquemment ces produits chimiques. Mais le danger des pesticides cancérigènes ne s’arrête pas là, car des résidus de ces substances se retrouvent parfois dans l’eau, les sols et même les fruits et légumes que nous consommons.

Qu’est-ce qu’un pesticide cancérigène ?

Les pesticides cancérigènes sont des substances chimiques qui augmentent le risque de développer des cancers, soit par inhalation, ingestion, ou absorption cutanée. Ces produits phytopharmaceutiques, en fonction de leur composition et de leur toxicité, peuvent contenir des agents classés comme « cancérigènes certains », « probables » ou « possibles » par des organismes de santé, comme l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) et l’Agence Internationale pour la Recherche sur le Cancer (IARC).

Ces classifications se basent sur des études scientifiques qui montrent des liens entre l’exposition à certains pesticides et des types spécifiques de cancers, tels que les lymphomes, le cancer de la prostate et les tumeurs du sein.

Les effets des principaux pesticides

Certains pesticides, encore utilisés aujourd’hui ou interdits mais toujours présents dans l’environnement, sont particulièrement surveillés pour leurs effets potentiellement cancérigènes. La classification des agents cancérogènes par l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), à travers le Centre International de Recherche sur le Cancer (CIRC), catégorise les substances selon leur potentiel cancérogène. Ces agents sont classés en plusieurs groupes :

  • Groupe 1 : cancérogènes certains pour l’homme,
  • Groupe 2A : probablement cancérogènes,
  • Groupe 2B : peut-être cancérogènes,
  • Groupe 3 : inclassables quant à leur cancérogénicité pour l’homme.

Le CIRC publie régulièrement des monographies pour mettre à jour ces classifications, qui sont accessibles dans une base de données en ligne.

  • Le glyphosate (Groupe 2A) : Herbicide le plus utilisé au monde, le glyphosate est classé comme cancérigène probable par l’IARC depuis 2015. Bien que ce classement soit sujet à controverse et que des organisations comme l’EFSA (Autorité européenne de sécurité des aliments) aient remis en question ce risque, plusieurs études ont mis en évidence des liens entre l’exposition au glyphosate et des cancers comme le lymphome non hodgkinien. Les populations agricoles, qui appliquent ce produit en grande quantité et de manière répétée, sont particulièrement concernées.
  • Les organochlorés : Ces pesticides incluent le tristement célèbre DDT (groupe 2A) ou la chlordécone (groupe 1) utilisée principalement dans les plantations de bananes aux Antilles françaises. Ils sont aujourd’hui interdits dans de nombreux pays en raison de leurs effets toxiques durables. Les organochlorés sont persistants dans l’environnement et peuvent s’accumuler dans les tissus vivants, ce qui accroît les risques pour la santé sur le long terme. Des études ont montré un lien entre l’exposition à ces substances et des cancers tels que le cancer du sein et des lymphomes. Bien que leur usage soit largement réduit, des résidus d’organochlorés persistent encore dans les sols et les eaux, exposant ainsi les populations à des risques de contamination.
  • Les organophosphorés : Utilisés comme insecticides, ces composés, comme le parathion (groupe 2B) sont également associés à des effets cancérigènes, en particulier chez les personnes ayant une exposition prolongée, comme les agriculteurs. Des études ont souligné leur toxicité pour le système nerveux, et certains organophosphorés sont soupçonnés de jouer un rôle dans le développement de cancers de la prostate et de maladies neurodégénératives.

Comment se protéger des pesticides cancérigènes ?

La présence de pesticides cancérigènes dans l’environnement et les produits alimentaires pose un défi pour la santé publique. Les réglementations tentent de limiter les expositions par des mesures de sécurité, des restrictions d’utilisation et des contrôles de résidus dans les aliments. En agriculture biologique, l’usage des pesticides de synthèse, dont de nombreux cancérigènes potentiels, est proscrit, ce qui en fait une alternative plus sûre pour l’environnement et les consommateurs.

Vers une réduction des pesticides cancérigènes

Pour limiter les effets néfastes des pesticides cancérigènes, plusieurs mesures sont à envisager, notamment le recours à des pratiques agricoles raisonnées, la réduction de l’usage des pesticides et la promotion de l’agriculture biologique. L’interdiction progressive de certaines substances et le développement de méthodes alternatives sans risques pour la santé constituent des étapes essentielles pour protéger notre santé et préserver l’environnement pour les générations futures.

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