L’hémogramme – le myélogramme
Les caractéristiques de ce syndrome figurent dans les critères diagnostiques de l’OMS.
Sur l’hémogramme, l’anémie est normo ou macrocytaire. Une anisocytose de la lignée rouge et des plaquettes peut être observée. Une thrombocytose ≥ 450 G/l persistante est constatée et il y a moins de 1 % de blastes.
Le myélogramme met en évidence au moins 15 % de sidéroblastes en couronne (critère diagnostique requis, même en présence d’une mutation sur SF3B1). Sont retrouvés au moins quelques mégacaryocytes géants et hyperlobés, similaires à ceux observés dans la TE, avec ou sans dysgranulopoïèse, et moins de 5 % de blastes.
Cytogénétique et analyse moléculaire
Le caryotype est souvent normal.
L’analyse moléculaire retrouve une mutation du gène SF3B1 dans 90 % des cas et une mutation de JAK2 dans 60 % des cas (V617F surtout). D’’autres mutations sont également fréquemment retrouvées, sur TET2 (23,3 %), DNMT3A (16,7 %) et ASXL1 (14,3 %).
En revanche, le gène CALR est rarement muté (dans moins de 10 % des cas).
Il n’y a pas de transcrit de fusion BCR-ABL1, ni d’anomalie de PDGFRA, PDGFRB ou FGFR1 ou PCM1–JAK2 ; ni t(3;3)(q21;q26), inv(3)(q21q26) ou del(5q).
A noter quelques éléments confortant le diagnostic :
- Les patients ayant une mutation de SF3B1 ont plus de sidéroblastes en couronne (60 % versus 40 % en l’absence de mutation)
- Les patients ayant une mutation de JAK2 ont des numérations leucocytaire et plaquettaire plus élevées : respectivement 10 versus 7 G/L et 800 versus 600 G/L.
- Les formes « myéloprolifératives » avec numération plaquettaire supérieure à 600 G/L, anémie modérée et, souvent, une légère polynucléose neutrophile associée sont mutées sur JAK2 dans 60 % des cas ; les formes « myélodysplasiques », avec numération plaquettaire comprise entre 450 et 600 G/L, normoleucocytaires et avec une anémie d’intensité variable, ne sont mutées sur JAK2 que dans 10 % des cas.
Place du NGS : utilité du panel NMP diagnostic (7 gènes)
Les SMD/NMP-SC-T sont caractérisés par une mutation sur SF3B1, mais celle-ci est souvent associée à d’autres mutations retrouvées dans les NMP comme la TE, la PV ou la MFP ; ainsi le panel NGS est-il une aide importante au diagnostic différentiel.
Enfin, il a également un intérêt pronostique car, s’il met en évidence une mutation sur ASXL1 associée à STBP1, le pronostic devient défavorable.