Diagnostic d'une infection à Helicobater pylori : les tests non invasifs | Eurofins Biomnis

De nombreux tests sont disponibles. Parmi les tests de diagnostic direct, certains nécessitent une endoscopie haute permettant la réalisation de biopsies (mise en culture, Polymerase Chain Reaction (PCR), histologie), d’autres sont non invasifs (test respiratoire à l’urée marquée au carbone 13, recherche d’antigène d’H. pylori dans les selles) ; enfin, des tests indirects, sérologiques, sont disponibles.

Le test respiratoire à l’urée marquée au 13C

Précautions pré-analytiques

Le sujet doit être à jeun depuis la veille, au repos, sans boire, ni manger, ni fumer pendant le test. Il doit avoir arrêté tout traitement antibiotique au moins 4 semaines avant et tout traitement anti-sécrétoire (IPP, anti-H2) au moins 2 semaines avant le test, ainsi que d’éventuels anti-acides et pansements gastro-intestinaux (Maalox®, Rennie®, Smecta® …) depuis 24 heures minimum.

La fiabilité des tests est excellente avec une sensibilité de 93,3 %, une spécificité, de 98,1 %, une VPP de 97,7 % et une VPN, de 94,6 %.

Principe du test

Le test respiratoire fait appel aux isotopes du carbone (12C majoritaire ; 13C en petite quantité dans la nature, stable). Une solution d’urée marquée au 13C est bue par le patient. En présence de l’uréase de H. pylori, l’urée marquée au 13C est dégradée dans l’air expiré ; en l’absence d’uréase, elle est absorbée et métabolisée.

Le test consiste en des mesures de CO2 marqué au 13C dans l’air expiré. Des précautions sont à prendre pour le recueil de l’air expiré :

  • identifier les 2 tubes T0 et les 2 tubes T30,
  • déboucher le tube,
  • extrémité libre de la paille au fond du tube,
  • le patient prend une respiration régulière, souffle doucement et de façon continue pendant 15 secondes au moins,
  • apparition de buée au fond du tube (pas de salive),
  • le tube est retiré en le faisant glisser le long de la paille, en le maintenant vertical,
  • dès que la paille est retirée, le tube est rebouché rapidement,
  • replacer les 4 tubes dans la boîte du kit,
  • transmettre les échantillons à température ambiante.

Le délai acceptable entre T0 et T30 est de 30 ± 5 min.

Tests de détection d’antigène Helicobacter pylori dans les selles

Les tests disponibles ont des performances satisfaisantes, notamment en termes de spécificité (≥ 98,9 %) ; toutefois, ils nécessitent d’être réalisés sur des selles conservées réfrigérés ou congelées si le délai pré-analytique est trop important et des faux négatifs sont également retrouvés chez des patients sous IPP.

 

La comparaison des performances en termes de sensibilité et de spécificité de la détection d’Ag d’H. pylori dans les selles avec celles du test respiratoire montre des performances similaires avec un léger avantage au test respiratoire.

Tests sérologiques

L’infection se produit le plus souvent dans l’enfance, les IgG apparaissent en 2 à 3 semaines et leur concentration reste élevée tant que l’infection persiste. Les IgM, trop fugaces, ne sont pas détectées.

Les tests sérologiques sont des tests diagnostiques intéressants, car les IgG sont facilement détectables par technique ELISA ou chimiluminescence. La valeur prédictive négative des tests disponibles est excellente, ils ne nécessitent qu’une prise de sang, sont peu coûteux et remboursés. Le dosage peut être différé si le sérum est congelé. En outre, la sérologie est la seule méthode non affectée par des modifications survenant dans l’estomac. En effet, la masse bactérienne peut diminuer en-dessous du seuil de détection des autres méthodes, transitoirement en cas de traitement antibiotique ou anti-sécrétoire, ou de façon permanente en cas de lésions pré-néoplasiques ou néoplasiques.

Toutefois, les résultats de la sérologie peuvent être proches de la valeur seuil si la réponse immunitaire est faible et une sérologie positive ne prouve pas que l’infection est active.

La sérologie n’est pas utilisable en suivi de traitement, car la diminution de la concentration en anticorps est lente, généralement en 4 à 6 mois et les IgG peuvent persister des mois, voire des années après éradication. Elle est surtout intéressante en cas d’impossibilité d’arrêt des IPP avant le test diagnostique. Si elle est négative, le diagnostic peut être écarté ; si elle est positive, une gastroscopie est recommandée avec biopsies pour examens anatomopathologique et bactériologique.

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