Quand évoquer le diagnostic de maladie de Fabry ? | Eurofins Biomnis

L’interrogatoire peut alerter sur une maladie de Fabry, s’il existe des cas préalablement diagnostiqués ou des antécédents familiaux d’atteinte rénale et/ou cardiaque et/ou cérébrovasculaire, ainsi qu’un décès précoce et/ou inexpliqué (mort subite liée à la cardiomyopathie hypertrophique).

Symptomes évocateurs

Devant des symptômes évocateurs, observés dès l’enfance, un ou plusieurs signes parmi les suivants :

  • des douleurs neuropathiques des extrémités (doigts, mains, orteils et/ou pieds) de type acroparesthésies, composées à la fois de brûlures, de décharges et de crises douloureuses très intenses pouvant s’accompagner d’un syndrome inflammatoire (auparavant appelées « crises de Fabry »). Ces douleurs peuvent constituer le premier signe de la maladie chez les enfants et régressent généralement à l’âge adulte.
  • une intolérance à la chaleur, à une exposition au soleil, à un exercice physique,
  • des angiokératomes diffus ou isolés (maculo-papules violettes à noires, ne disparaissant pas sous la pression du doigt, parfois légèrement kératosiques), de topographie variable mais plutôt situées dans la zone génitale et les muqueuses,
  • une fatigue inexpliquée,
  • des troubles digestifs (douleurs abdominales, nausées, diarrhée/constipation, satiété précoce),
  • une sudation diminuée (hypohydrose ou anhydrose),
  • des dépôts cornéens (cornée verticillée) le plus souvent asymptomatiques parfois associés à un brouillard cornéen (haze). Ces dépôts sont mis en évidence par un examen à la lampe à fente et sont quasiment pathognomoniques de la maladie de Fabry (après avoir exclu une intoxication à l’amiodarone ou à l’hydroxychloroquine).

Il y a d’autres signes d’alerte, liés à des atteintes précoces d’organe :

  • Atteinte rénale : microalbuminurie puis protéinurie, voire diminution du débit de filtration glomérulaire (DFG).
  • Atteinte cardiaque : augmentation de la troponine hypersensible plasmatique, anomalies visualisées sur l’ECG/Holter 48 h (intervalle PR raccourci, bloc auriculo-ventriculaire, arythmies, inversion de l’onde T…), l’échocardiographie (hypertrophie ventriculaire gauche, cardiomyopathie hypertrophique concentrique non-obstructive…), l’IRM cardiaque (rehaussement tardif après gadolinium dans la paroi postéro-latérale du ventricule gauche lié à une fibrose, abaissement du signal T1 mapping, augmentation du signal T2 mapping).

Un retard médian au diagnostic de 14 ans chez les hommes et de 19 ans chez les femmes est habituellement constaté. Or, un tel retard a des conséquences graves sur le devenir des patients.

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