Le bilan biologique du stress oxydatif | Eurofins Biomnis

Le bilan sanguin

Certains signes et certaines pathologies peuvent orienter vers un SO, mais seule la réalisation d’un bilan sanguin peut permettre d’objectiver une dérégulation conduisant au SO.

La caractérisation du SO permet d’apporter une réponse adaptée en corrigeant et/ou en compensant les déficits associés (complémentation en anti-oxydants et/ou en oligoéléments spécifiques). En effet, si les anti-oxydants peuvent prévenir certaines maladies ou freiner leur évolution, une complémentation, pour être efficace, doit être justifiée, adaptée, spécifique et contrôlée. D’où l’intérêt d’un bilan sanguin.

Le bilan sanguin Juvenalis pour mettre en évidence un stress oxydant : le panel OxyCheck

Ce bilan comprend : Zn, Cu, Se, acide urique, CRPus, LDLox, GPX, glutathion réductase et thiols, ainsi que le calcul d’un Index spécifique directement corrélé au niveau de SO présent.

Les analyses du bilan

LDL oxydées (LDLox)
Les LDLox représentent le produit terminal du processus de stress oxydatif sur les lipides.

Une augmentation des LDLox signe en général un stress oxydatif relativement important, et peut signifier, à terme, un risque plus élevé de maladie cardiovasculaire.

 

Zinc, cuivre et Rapport cuivre sur zinc
Le zinc et le cuivre sont des cofacteurs des SOD (superoxyde dismutases) à Cu/Zn, enzymes contribuant au bon fonctionnement de la chaîne respiratoire mitochondriale en neutralisant l’anion superoxyde.  Le rapport Cu/Zn doit idéalement être égal à 1.

L’augmentation du rapport Cu/Zn est un marqueur significatif de stress oxydatif. Une concentration sanguine basse de zinc s’observe chez les patients consommant peu de produits d’origine animale (végétariens, végétaliens, végans), mais aussi chez des patients dont les besoins en zinc sont augmentés (maladies chroniques, prise de médicaments chélatant le zinc, déficit immunitaire). Les concentrations sanguines élevées de cuivre reflètent le plus souvent un syndrome inflammatoire, généralement confirmé par une CRPus élevée.

 

Glutathion peroxydase (GPX)
La GPX (glutathion peroxydase) utilise le glutathion réduit comme substrat et, en l’oxydant, élimine de nombreuses formes radicalaires. Elle permet par ailleurs la réduction de substrats oxydés comme le radical ascorbyl ou vitamine C oxydée.

Son activité est dépendante de son cofacteur : le sélénium.

Une concentration sanguine élevée de GPX signe un stress oxydatif actuel.

L’activité de la GPX dépend du sélénium et une supplémentation en sélénium inopportune peut à elle seule augmenter la GPX : si le sélénium est normal ou bas, une augmentation de la GPX confirme l’existence d’un stress oxydatif actuel ; si le sélénium est augmenté, une concentration sanguine élevée de GPX doit être relativisée, et toute supplémentation en sélénium proscrite.

La GPX doit également être interprétée en fonction du taux de la glutathion réductase (GR).

 

Glutathion réductase (GR)
La glutathion réductase régénère le glutathion oxydé en glutathion réduit.

L’association d’une GR basse et d’une GPX élevée est caractéristique des états de stress oxydatif chroniques.

 

Thiols
Les thiols sont des protéines qui jouent un rôle tampon essentiel dans le plasma contre le stress oxydatif.

Lors de stress oxydatifs importants, ces protéines rétablissent un équilibre « redox » (balance oxydation/réduction) : en éliminant les radicaux libres en excès, elles s’oxydent avant d’être éliminées.

La diminution de la concentration sanguine des protéines thiols est l’un des marqueurs les plus pertinents de stress oxydatif.

Le plus souvent, des taux bas, voire effondrés des thiols objectivent un stress oxydatif ancien et/ou chronique. Des phénomènes de « burst oxydatif » aigus peuvent également s’accompagner d’une chute importante de la concentration des thiols plasmatiques.

 

Le sélénium
Le sélénium est un oligoélément co-facteur de l’activité de la GPX. Un déficit en sélénium nuit à l’efficacité de l’activité antioxydante du glutathion.

A l’inverse, un excès de sélénium peut avoir un effet pro-oxydant et sa consommation par supplémentation sans bilan préalable n’est pas recommandée.

 

CRP ultrasensible (CRPus)
La CRP ultrasensible est le principal marqueur d’inflammation à bas bruit disponible. Les liens entre une inflammation à bas bruit et le stress oxydatif sont amplement décrits, d’où l’intérêt d’un tel marqueur dans le panel « stress oxydatif ».

 

L’acide urique
L’acide urique n’est pas un anti-oxydant à proprement parler car il n’a pas la capacité de se régénérer lorsqu’il est oxydé ; néanmoins, il participe à hauteur de 60 % à la capacité antioxydante totale du plasma grâce à son pouvoir anti-oxydant propre.

En revanche, une concentration sanguine élevée d’acide urique révèle un état pathologique (goutte, maladies rénales et cardiovasculaires) qui augmente pour son propre compte le niveau de stress oxydatif.

Interprétation d'un bilan de stress oxydatif

L’interprétation d’un bilan de stress oxydant doit tenir compte :

  • de l’index de stress oxydatif :
    de 0 à 3 : absence de SO ou SO maîtrisé ;
    de 3 à 5 : SO modéré ;
    de 6 à 10 : SO important ;
  • des concentrations sanguines des différents marqueurs et de leurs associations ;
  • du contexte (anamnèse).

 

Un stress oxydatif élevé a toujours une, voire plusieurs, cause(s).

La triade la plus péjorative associe :

  • un rapport Cu/Zn élevé (Cu élevé/Zn normal ; Cu normal/Zn bas ; Cu élevé/Zn bas)

Les concentrations plasmatiques élevées de cuivre signent, en dehors des maladies génétiques, un syndrome inflammatoire (le plus souvent de bas grade).

Les déficits en zinc peuvent résulter :

– d’un défaut d’apports (régimes végétarien, végétalien, végan) ;

– d’une hyperconsommation par l’organisme : maladies inflammatoires, immunitaires, prise de médicaments au long cours chélatant le zinc.

Le déficit en zinc est l’un des déficits les plus fréquents de la population caucasienne : 60 à 80 % des patients suivis dans des cohortes, consommant au moins un médicament de façon chronique et âgés de plus de 60 ans, présentent un déficit plus ou moins important en zinc.

Le traitement des cuprémies élevées (cuivre élevé) est le zinc (de préférence sous la forme bisglycinate de zinc).

  • des thiols plasmatiques effondrés

Les thiols bas signent un stress oxydant majeur, souvent anciens et chronique, et indirectement, une oxydation ciblée des protéines.

  • une glutathion peroxydase (GPX) élevée associée à une glutathion réductase (GR) basse

En dehors des stimulations « artificielles » de la GPX par des prises inopportunes de sélénium (voir sélénémie élevée), une GPX élevée associée à une GR basse signe une faillite du système redox du glutathion (thiol largement majoritaire en intra-cellulaire), et un stress oxydatif « décompensé ». Cette situation est souvent associée à des thiols plasmatiques bas (stress oxydant important ancien et/ou chronique).

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