Comment faire le diagnostic du déficit en alpha1-antitrypsine ? | Eurofins Biomnis

Le dépistage de la maladie repose sur un dosage sérique de l’AAT, en dehors d’un syndrome inflammatoire. Il n’y a pas actuellement de consensus scientifique sur la stratégie à adopter, mais un avis d’experts de la Société de Pneumologie de Langue Française (SPLF) propose, si l’AAT est inférieure à 1,1 g/L, de déterminer les variants du gène SERPINA1 par phénotypage ou génotypage (ciblé). En cas de discordance entre le dosage de l’AAT et le phénotypage ou le génotypage et/ou en cas de forte suspicion clinique, un séquençage du gène sera proposé.

Dosage biochimique

Le dosage biochimique de l’AAT s’effectue par immunonéphélémétrie ou immunoturbidimétrie, sur sérum ou plasma (tube hépariné ou EDTA). La standardisation des dosages avec un étalon de référence permet une homogénéité des résultats entre les laboratoires. Son principal avantage est qu’il est simple et peu onéreux.

Toutefois, l’AAT peut être augmentée en cas de syndrome inflammatoire (d’où la recommandation de la doser à distance), ainsi que chez la femme enceinte ou prenant des contraceptifs oraux. A l’inverse, elle diminue en cas d’insuffisance hépatocellulaire, de syndrome néphrotique, de pertes digestives (entéropathie exsudative, maladies inflammatoires chroniques de l’intestin ou MICI) et bien sûr de déficit congénital.

Phénotypage

Le phénotypage s’effectue par isoélectrofocalisation et permet la caractérisation des isoformes de l’AAT selon leur profil de migration sur gel d’électrophorèse (M, S, Z, etc.). Sont ainsi identifiés les variants les plus fréquents PI*M, PI*S ou PI*Z, mais certains variants tels que les variants Null (absence de protéine) ou M déficitaires qui n’entraînent pas d’altération du point isoélectrique de l’AAT (ex : MMalton) ne sont pas identifiés et nécessitent le recours au génotypage.

Génotypage

Le diagnostic génétique repose sur un génotypage ciblé (détection ciblée de variants spécifiques), sur sang total EDTA. Il nécessite l’extraction de l’ADN leucocytaire et peut s’effectuer par PCR allèle-spécifique en première intention (sondes M, S, Z). Cette technique ne permet toutefois d’identifier que les allèles spécifiquement recherchés, sous forme homo ou hétérozygote ; il existe donc un risque de faux négatif.

En 2e intention, un séquençage du gène SERPINA1 est effectué par technique Sanger ou Next Generation Sequencing (NGS) : la séquence est comparée à la séquence de référence (variant M) pour caractériser le variant d’intérêt, permettant notamment la recherche et l’identification de variants rares.

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