Le déficit en AAT se manifeste principalement par un emphysème pulmonaire, une hépatopathie cirrhogène et, beaucoup plus rarement, par une panniculite.
L’atteinte pulmonaire
Elle se caractérise par un emphysème pulmonaire, uniquement chez l’adulte, mais qui peut survenir tôt, parfois avant 40 ans, avec ou sans trouble ventilatoire obstructif. Des anomalies caractéristiques d’emphysème sont retrouvées en tomodensitométrie. La maladie se présente généralement comme une bronchopneumopathie chronique obstructive (BPCO), parfois sous la forme d’un asthme ou d’une dilatation des bronches, avec difficultés respiratoires, respiration sifflante, toux chronique.
Le tabagisme en est le principal facteur de risque, car la fumée de cigarette augmente l’activité protéasique. D’où l’importance de dépister la maladie chez ces patients, car l’arrêt du tabac est efficace pour prévenir ou retarder la survenue d’une insuffisance respiratoire.
L’atteinte hépatique
Les modifications structurales de certains variants de l’AAT conduisent à leur polymérisation et leur accumulation dans les hépatocytes, à l’origine des manifestations hépatiques.
La maladie est parfois observée chez l’enfant dans les premiers mois de vie, sous la forme d’une cholestase néonatale, pouvant évoluer vers une cirrhose, ou disparaître spontanément après la première année.
Chez l’adulte, elle se manifeste par une stéatose hépatique avec développement d’une fibrose, risque de cirrhose et de carcinome hépatocellulaire. L’alcool et l’obésité en sont les co-facteurs de risque principaux.
De la même façon, le dépistage de la maladie chez ces patients permet la mise en œuvre de mesures hygiéno-diététiques nécessaires, simples et efficaces, et un suivi régulier.
A noter, les symptômes cliniques se développent chez les patients homozygotes ZZ. Les hétérozygotes MZ ou SZ présentent une diminution modérée de l’AAT (concentration sérique comprise entre 0,5 et 1,1 g/L), un risque accru d’emphysème uniquement en cas de tabagisme associé et un risque élevé d’hépatopathie cirrhogène, uniquement en cas d’alcoolisme ou d’obésité.