La réserve ovarienne correspond à la quantité de follicules présents dans les ovaires : elle est évaluée précisément par le compte anatomopathologique des follicules primordiaux sur chaque ovaire.
Mais en pratique, son évaluation repose sur la clinique (âge de la patiente), l’échographie (CFA) et les dosages biologiques de FSH, E2 et AMH qui sont un reflet indirect des follicules en croissance.
L’objectif de cette évaluation est de diagnostiquer une insuffisance ovarienne prématurée, une réserve ovarienne diminuée, un syndrome des ovaires polykystiques (SOPK) ou un hypogonadisme hypogonadotrope ; l’objectif est également thérapeutique, dans le cadre d’un parcours d’AMP, permettant de définir les bonnes/normo-/mauvaises répondeuses à la stimulation ovarienne, de guider le choix du type de traitement et sa dose, et d’identifier les patientes à risque d’hyperstimulation ovarienne.
La FSH (follicle-stimulating hormone)
En dépit de ses variations importantes au cours du cycle et entre les cycles, est dosée à J3 et prise en compte dans le cadre d’une AMP.
Si elle est élevée, elle est indicative d’une mauvaise réponse à la stimulation ovarienne, mais non prédictive des chances de grossesse.
L’estradiol (E2)
Dosé à J2 ou J3 du cycle, n’est utile qu’en association avec la FSH : s’il est élevé, il permettrait de « rattraper » certaines FSH faussement rassurantes (« normales ») dans le cas d’un recrutement folliculaire qui aurait commencé trop tôt (rétrocontrôle de l’E2 qui a abaissé la FSH). Comme la FSH, l’E2 ne prédit pas les chances de grossesse.
L’E2 est également utile pour prédire le risque d’hyperstimulation ovarienne et thrombo-embolique associé (seuil proposé : 3500 ng/L).
L’AMH (hormone anti-müllerienne)
Elle est très utile car sa concentration plasmatique suit la décroissance folliculaire qui se produit avec l’avance en âge chez les femmes. De plus, elle est constante au cours du cycle et entre les cycles (ou subit de faibles variations, sans impact) ; elle serait toutefois diminuée par une prise de contraceptifs au long cours.
L’AMH ne permet pas de prédire les chances de grossesse spontanée (ni en AMP). Toutefois, elle est très souvent prescrite car sa concentration plasmatique est corrélée au pourcentage d’embryons euploïdes obtenus en AMP et est donc prédictive des chances de grossesse d’une patiente lors de son parcours en AMP. L’AMH prédit la réponse ovarienne à la stimulation et identifie les patientes à risque d’hyperstimulation ovarienne, permettant de prévenir le risque thrombo-embolique qui lui est associé.
Bibliographie sur ce thème
Sonigo C, Robin G, Boitrelle F, et al.
Prise en charge de première intention du couple infertile : mise à jour des RPC 2010 du CNGOF – ScienceDirect