La 17-hydroxyprogestérone (17-OHP)
Elle doit être dosée à J3 du cycle en cas de spanio- ou aménorrhée ou en présence de signes d’hirsutisme, pour rechercher un SOPK (5 à 10 % des femmes), à l’origine de troubles de la fertilité, ou un bloc surrénalien, rare, mais dont le diagnostic différentiel avec un SOPK doit être établi (https://cngof.fr) :
- 17-OHP < 2 ng/ml : absence de bloc en 21-OHase (donc phénotype en faveur d’un SOPK) ;
- 17-OHP > 5 ng/ml : bloc en 21-OHase ;
- 2 < 17-OHP < 5 ng/ml : effectuer un test au Synacthène® avec dosage de 17-OHP 1 h après l’injection de Synacthène® : si 17-OHP < 10 ng/ml, il n’y a pas de bloc en 21-OHase / une valeur de 17-OHP > 10 ng/ml est en faveur de ce diagnostic.
La testostérone totale, la delta-4 androstèrone et le sulfate de DHEA
Sont utiles au diagnostic d’hyperandrogénie biologique, l’un des critères diagnostiques du SOPK. Classiquement au cours du SOPK, la testostérone totale est élevée ainsi que la delta-4 androstènedione et la SDHEA (la 17-OHP est normale).
La LH
Elle est intéressante au plan physiopathologique, pour déterminer le « pic de LH », mais en réalité, ce pic ne se produit que dans moins de 50 % des cas (dans les autres cas, il existe un double voire un triple pic) et est très peu contributif. En pratique, la LH n’est pas un marqueur de réserve ovarienne ; elle pourrait être utile à J3, en association avec la FSH, car un ratio LH/FSH > 1 est un signe indirect de SOPK.
La progestérone
Hormone stéroïde dérivée du corps jaune dont l’objectif est de permettre la transformation de l’endomètre prolifératif en endomètre sécréteur ; mais elle est n’est pas présente en phase folliculaire et sa concentration sérique varie beaucoup d’une femme à l’autre en phase lutéale. D’où la difficulté de définir l’insuffisance lutéale.
Son dosage n’a aucun intérêt à J3 ; elle doit être dosée à J20 – J22 en moyenne (à moduler selon la durée du cycle), devant une spanioménorrhée ou des cycles courts. Son objectif est de vérifier l’existence d’une ovulation (si elle est supérieure à 5 ng/ml).
La prolactine
Elle n’est à doser qu’en présence de signes d’appel cliniques : spanio-, a-ménorrhée ou galactorrhée.
La TSH
Ce dosage fait partie des recommandations de l’American Thyroid Association en 2017, chez toute femme consultant pour infertilité car l’hypothyroïdie est associée à un risque augmenté de fausses couches.
Evaluation microbiologique vaginale avec score de Nugent
Est recommandé avec une bactériologie standard est dans le bilan initial d’une femme infertile. En effet, une vaginose bactérienne est retrouvée chez environ 20 % des femmes infertiles et semble avoir des effets négatifs sur les taux de succès en FIV, avec un risque significativement augmenté de fausse couche précoce. Ainsi, il est actuellement recommandé de traiter toute vaginose bactérienne symptomatique chez les femmes infertiles ; chez une femme asymptomatique, il est également recommandé de traiter et de contrôler le résultat du traitement sur un nouveau prélèvement vaginal afin de documenter la guérison de la vaginose.
Une sérologie Chlamydia trachomatis
Pourrait être utile pour dépister une atteinte tubaire secondaire à une infection par cette bactérie. Toutefois, compte tenu de ses faibles performances, une sérologie C. trachomatis négative ne permet pas d’exclure une pathologie tubaire d’origine infectieuse. De plus, chez une femme infertile ayant des trompes perméables, une sérologie C. trachomatis positive ne peut pas être associée à une diminution des taux de grossesse spontanée ou en insémination artificielle (données insuffisantes dans la littérature).
Bibliographie sur ce thème
- WHO. Infertility prevalence estimates. 1990-2021. Infertility Prevalence Estimates, 1990–2021 (who.int)
- Hamamah S, Berlioux S. Rapport sur les causes d’infertilité. Vers une stratégie nationale de lutte contre l’infertilité. Février 2022. (sante.gouv.fr)
- Alexander EK, Pearce EN, Brent GA, et al. 2017 Guidelines of the American Thyroid Association for the Diagnosis and Management of Thyroid Disease During Pregnancy and the Postpartum.Thyroid. 2017 Mar;27(3):315-389. doi: 10.1089/thy.2016.0457
- Sonigo C, Robin G, Boitrelle F, et al. Prise en charge de première intention du couple infertile : mise à jour des RPC 2010 du CNGOF. Gynécologie Obstétrique Fertilité & Sénologie 2024, Available online 3 February 2024. ScienceDirect