Infertilité féminine
L’infertilité est une maladie, définie par l’absence de grossesse en dépit de rapports sexuels non protégés réguliers, pendant une période d’au moins 12 mois.
Les étiologies des infertilités concernent les femmes dans 25 % des cas, les hommes dans 25 % des cas ; elles sont mixtes dans 25 % des cas et, dans 25 % des cas, elles restent inexpliquées. De fait, il convient d’explorer les deux membres du couple.
Dans le cadre de notre campus « Biologie de la femme », nous n’aborderons que l’exploration de l’infertilité chez la femme avec un zoom sur le bilan initial clinique, fonctionnel et radiologique et surtout le bilan biologique.
Actualités sur les mycoplasmes urogénitaux et les infections sexuellement transmissibles à Mycoplasma genitalium
Les mycoplasmes urogénitaux sont des commensaux des voies urogénitales et parfois, des pathogènes opportunistes. Mais seul Mycoplasma genitalium est un agent d’infection sexuellement transmissible.
En 2022, la HAS a publié des recommandations sur le diagnostic biologique des mycoplasmes urogénitaux dans les infections génitales basses. Du fait de l’augmentation préoccupante de la résistance aux macrolides (et aux fluroquinolones) de M. genitalium, ses indications diagnostiques ont été précisées et assorties d’une recherche de la résistance aux macrolides. La Nomenclature des Actes de biologie médicale a été actualisée au JO paru le 15 février 2024 (applicable depuis le 22 février 2024) ; l’occasion de faire un point sur ce sujet.
Dépistage des infections à Papillomavirus (HPV) et cancer de l'utérus : Recommandations actuelles
Le dépistage des infections à Papillomavirus dans la prévention du cancer du col de l’utérus constitue un enjeu de santé publique.
Les papillomavirus sont responsables de 100 % des cancers du col de l’utérus, de plus de 90 % des cancers anaux, 50 % des cancers péniens, 25 % des cancers vulvaires, 78 % des cancers du vagin et environ 30 % des cancers de l’oropharynx. Pour lutter contre ces infections, il faut connaître l’histoire naturelle de l’infection à HPV, à savoir qu’il s’agit d’une infection banale et courante, mais dont la persistance peut conduire à des lésions évolutives jusqu’au cancer.
C’est en effet la connaissance de cette évolution qui permet d’élaborer une stratégie pertinente de prévention contre le cancer du col de l’utérus alliant vaccination, dépistage et suivi post thérapeutique.
Le vaccin est efficace et son utilisation doit être élargie chez toutes les filles et les garçons âgés de 11 à 14 ans.
Le dépistage du cancer du col de l’utérus doit également être élargi chez toutes les femmes de 25 à 65 ans, mais le constat actuel est qu’il est trop peu pratiqué et les moyens déployés semblent insuffisants. En effet, la couverture actuelle reste en-deça des ambitions du plan Cancer.
Les tests de dépistage du CCU sont l’examen cytologique et le test HPV. Les recommandations actuelles de dépistage du cancer du col de l’utérus ont été émises par l’HAS en 2019. Elles distinguent deux stratégies en fonction de l’âge le dépistage individuel chez les femmes entre 25 et 29 ans: la cytologie en première intention et le dépistage individuel chez les femmes entre 30 et 65 ans : le test HPV en première intention.
Parallèlement, la mise en place du dépistage organisé devrait améliorer la couverture sur le territoire français ; il en est de même de la promotion des auto-prélèvements vaginaux.
Le cas particulier des femmes immunodéprimées doit être pris en considération, car les recommandations HAS de dépistage primaire du CCU par le test HPV ne les concernent pas.
Enfin, d’autres indications remboursées du test HPV chez les femmes de 30 à 65 ans ont été définies, pour le suivi des lésions du col de l’utérus.
Par ailleurs, les modalités techniques du test HPV ont été précisées pour les techniques moléculaires et d’autres méthodes ont été étudiées, mais ne sont pas recommandées à l’heure actuelle.
Enfin, pour lutter de manière efficace contre le cancer du col de l’utérus, il convient d’associer vaccin et dépistage qui restent actuellement complémentaires.
En conclusion, la lutte contre le cancer du col de l’utérus passe par l’élargissement des indications du vaccin et l’augmentation de la couverture du dépistage. L’extension de l’auto-prélèvement pourrait y contribuer.