Hyperprolactinémie : Diagnostic biologique et interprétation
Conditions pré-analytiques
Le jeûne est inutile avant le prélèvement et il n’y a pas d’influence significative de l’horaire ni du jour du cycle menstruel. Des conditions de repos sont souhaitables, mais la pose d’un cathéter et la réalisation de prélèvements multiples sont inutiles.
Le sérum est à décanter dans la demi-journée ; il peut être conservé à +4 °C si le dosage est réalisé dans la semaine, ou à -20 °C au-delà.
Variations physiologiques de la prolactine
Les oestrogènes stimulent la synthèse et la sécrétion de PRL, ce qui explique les concentrations légèrement plus élevées observées chez les femmes pré-ménopausées. La PRL s’élève de manière physiologique tout au long de la grossesse pour atteindre des valeurs de 200 à 400 mg/L à la fin du 3e trimestre.
Les autres facteurs stimulants de la sécrétion de PRL sont la TRH (thyrotropin releasing hormone), le stress, un exercice physique important, la succion du mamelon, l’ocytocine…
Interférences analytiques
Quelques interférences analytiques potentielles à évoquer en cas de discordance clinco-biologique
Le dosage le plus couramment employé de la PRL est un test sandwich immunométrique (ELISA) dont une des limites est un possible effet crochet, pouvant donner un résultat faussement abaissé en cas de grand excès de la substance à doser. Il convient d’y penser en cas de discordance entre une volumineuse lésion hypophysaire et une faible concentration de PRL ; dans ce cas, il faut réaliser un dosage après dilution du sérum à tester (au 1/100e).
Une autre interférence possible est la présence d’Ac hétérophiles dans le sérum à tester (Ac humains anti-immunoglobulines animales – murines – utilisées dans les trousses de dosage), conduisant à des résultats faussement positifs.
Chaque technique de dosage peut être sujette avec des interférences spécifiques (cf. données fournisseur).
Rechercher une macroprolactinémie
La recherche d’une macroprolactinémie passe par une méthode de dépistage par une précipitation au PEG et des dosages de la PRL en RIA
Dans un premier temps, un dépistage est effectué par précipitation au polyéthylène glycol (PEG) des molécules de poids moléculaire élevé (dont la « big big » prolactine) puis calcul d’un ratio entre les valeurs de prolactine dosée par une méthode de dosage RIA, avant et après PEG.
Lorsque ce ratio est < 0,65, une chromatographie de filtration sur gel est indiquée, pour déterminer précisément le pourcentage de chaque forme de prolactine et mettre en évidence une prédominance de la forme « big big ».
A contrario, si le ratio est supérieur à 0,65 : la présence d’une « big big » prolactine anormalement élevée est écartée ; il faut poursuivre les explorations par une IRM hypothalamo-hypophysaire pour mettre en évidence un éventuel adénome ou une lésion de la tige pituitaire.
Pour en savoir plus …
- Qu’est-ce que l’hyperprolactinémie ?
- Démarche diagnostique devant une hyperprolactinémie
- Hyperprolactinémie : Interview de notre expert